Ensemble, pour le partenariat dans l’Évangile

The Abstract

(To view the English translation of this article, click here.) Introduction Dieu nous a appelé de différentes parties du monde pour le servir, et dans l’obéissance au Seigneur, nous nous réunissons pour répondre à l’Ordre Suprême. Ce faisant, nous partageons notre foi et cela nous conduit à être des partenaires dans l’Évangile. Il est important […]

See all articles in this issue See all issues in this volume

Reflection piece by John Fumana

(To view the English translation of this article, click here.)

Introduction1

Dieu nous a appelé de différentes parties du monde pour le servir, et dans l’obéissance au Seigneur, nous nous réunissons pour répondre à l’Ordre Suprême. Ce faisant, nous partageons notre foi et cela nous conduit à être des partenaires dans l’Évangile. Il est important de partager la même compréhension de ce que nous entendons par un partenariat dans l’Évangile.

Le partenariat peut être défini selon deux perspectives : biblique et sociale.

La Bible révèle que Dieu a fait l’être humain comme son partenaire. Dans Genèse 1: 26, Dieu dit: « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer et les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre » (LSG). Dieu bénit l’homme et lui donna le pouvoir de régner sur l’univers (Genèse 1: 28). Dans ce partenariat, Dieu est aussi le fournisseur de ressources dont l’être humain a besoin pour régner sur le monde (Genèse 1: 29).

Socialement parlant le partenariat est un arrangement dans lequel les parties conviennent de coopérer pour faire avancer leurs intérêts mutuels. C’est une relation de coopération entre les personnes ou les groupes qui acceptent de partager la responsabilité pour atteindre un objectif spécifique. Cette définition soulève la question sur l’intérêt du partenariat et de l’objectif à atteindre. Notre intérêt est de servir le Seigneur. Notre objectif est la mission.

Selon Ronald J. Sider, Philip N. Olson et Heidi Rolland Unruh, la source du partenariat dans l’Évangile est l’amour rédempteur de Dieu et le pouvoir de transformation. Jésus a dit à ses disciples : « Comme le Père m’a envoyé, mois aussi je vous envoie » (Jean 20: 21). L’Église a été envoyée pour accomplir le plan et la volonté de Dieu pour l’humanité. Comme Dieu désire que tous aient la vie en abondance, nous (l’Église) devrions aider les autres à réaliser leur potentiel de vie tel que Dieu l’a destiné. Comme le Père insiste pour que « la droiture soit comme un courant d’eau » (Amos 5: 24), l’Église doit travailler pour créer le genre de société qui plaît à Dieu. Comme Dieu, le Créateur de toute chose, prend plaisir à son travail et promet de renouveler la terre, nous (l’Église) devrions servir comme des responsables, des intendants créatifs des ressources de la terre. Comme Dieu incarné dans le Christ a demandé à tous de recevoir la Bonne Nouvelle, notre travail et notre témoignage offrent une invitation à d’autres : « voyez quel amour Dieu a pour le monde ! »2.

Le But du partenariat

Notre objectif en tant qu’Église et Corps du Christ est bien reflété dans Matthieu 28: 19. Jésus envoie l’Église pour faire des disciples de toutes les nations.

Pour le Dr Christopher Wright, « les Ecritures révèlent que la mission de Dieu englobe trois grands thèmes : Bâtir l’Église (au moyen de l’évangélisation et de l’enseignement), Servir la société (par le biais de la justice et de la compassion) et Prendre soin de la création »3. La justice et la compassion sont l’expression du service de l’Église à la société ou au monde.

Le mandat de l’Église

Les termes de référence de la mission sont donnés par Jésus : « proclamer la bonne nouvelle aux pauvres (la prédication de l’Évangile, le témoignage au monde), la liberté pour les prisonniers, le recouvrement de la vue aux aveugles, la libération des opprimés (service), la proclamation de la grâce du Seigneur », en d’autres termes, la repentance, le salut, l’amour, la paix et la justice (Luc 4: 18).

C’est servir Dieu avec « la parole » et « les œuvres ». Le mandat de l’Église est holistique. Cela conduit aux questions : que veut dire servir le Seigneur ? Qu’est-ce que la « Bonne Nouvelle » pour un pauvre ? Comment l’Évangile peut être une « Bonne Nouvelle » pour l’aveugle ? Esaïe 58: 6 – 10 expose la question de la sorte de culte et de service qui plaît à Dieu. Il soulève également la question du véritable jeûne. Jacques 1: 27 dépeint la religion que Dieu agrée. La Religion que Dieu notre père accepte comme étant pure et sans tâche est de : « visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et se préserver des souillures du monde ».

Le meilleur Service rendu à Dieu consiste donc à :

  • annoncer la bonne nouvelle du salut
  • rompre les chaînes de l’injustice et délier les cordons de l’oppression : travailler pour dissoudre tout ce qui se lie injustement nos semblables et promouvoir la justice
  • libérer les opprimés,
  • partager la nourriture avec l’affamé et fournir un abri aux sans-abri
  • habiller la personne qui est nue
  • prendre soin des orphelins et des veuves

Ce mandat est holistique et nous sommes des partenaires dans sa réalisation, car Dieu nous a équipé de divers dons pour le servir (1 Corinthiens 12: 4 – 12). Le mandat de l’Église étant holistique, il n’y a pas de mission sans service, ni de service sans mission. C’est une question de partenariat, et le but ultime est de faire de toutes les nations des disciples, non seulement par la prédication de l’Évangile, mais également en servant le monde par des actes d’amour et de compassion.

Dieu a doté l’Église mondiale d’une diversité de dons, mais il y a un seul esprit conduisant à l’objectif commun. Il existe différents types de services, mais ceux-ci sont rendus pour le même et unique Seigneur. Il existe différents types d’opérations, mais c’est le même Dieu, le Père de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ qui opère tout en chacun de nous. Ceci est le fondement de notre partenariat dans l’Évangile. Le témoignage est accompagné par le service au monde, afin de montrer l’amour de Dieu.

Comme il y a un seul corps et un seul Esprit, la parole et les œuvres sont des éléments indissociables de l’Ordre Suprême. Dieu a donné cette diversité (parole et œuvres) pour le perfectionnement des saints, pour le travail de son ministère, et l’édification du corps de Christ, qu’est l’Église (Ephésiens 4: 4, 12). C’est le travail de l’Esprit du Seigneur pour nous appeler au partenariat dans l’Évangile. L’Église est appelée à être le sel et la lumière du monde (Matthieu 5: 13 – 14). En d’autres termes, l’Église est appelée à apporter et montrer la différence avec le monde par des actes d’amour. Et la meilleure expression d’être le sel et la lumière c’est proclamer la Bonne Nouvelle du salut et servir le monde par les actes d’amour.

Pour cette raison, notre mission ou notre travail d’évangélisation va de pair avec l’éducation, la santé, le développement et les services de secours et d’assistance aux pauvres et aux nécessiteux. Le Seigneur rend l’Église responsable de prendre soin des gens. Cette responsabilité comprend la diffusion de la Bonne Nouvelle pour que les hommes soient sauvés, et la manifestation de la compassion en répondant à leurs besoins. Faire cela c’est obéir au Seigneur car ce jour-là le roi dira à ceux qui étaient obéissants : « Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli; j’étais nu, et vous m’avez vêtu; j’étais malade, et vous m’avez visité; j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi », (Matthieu 25: 35 – 36). La foi sans les œuvres est morte. Il n’y a pas de foi sans œuvres, et pas d’œuvres sans la foi (Jacques 2: 15 – 17).

Tout l’Évangile apporte le salut dans son sens le plus large. Ceci implique le partage du salut à travers la parole et les actes. Par conséquent, comme une Église mondiale, nous sommes appelés à atteindre nos communautés avec l’Évangile dans sa totalité pour toute personne à travers les églises entières. En vivant l’Évangile dans son entièreté, le ministère holistique surmonte les clivages artificiels – entre l’action sociale et l’évangélisation, entre le ministère pour les individus et la quête de justice sociale, entre l’accent sur le disciple et une passion pour la sensibilisation.

Nous sommes partenaires parce que nous obéissons à notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Nous sommes partenaires parce que nous croyons aux Écritures. Et les Écritures disent que nous avons été appelés à servir Dieu en servant le monde, et le service est un mandat holistique. Il est question de faire des disciples de toutes les nations par notre témoignage, et par la manifestation de l’amour et de la compassion au monde par nos actes. Ces deux choses sont des composantes inséparables de la mission. « Et que l’un d’entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez ! et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ? Il est ainsi de la foi: si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même » (Jacques 2:16 – 17).

Comme anabaptistes, nous sommes appelés par Dieu à faire la différence : partager l’amour de Dieu pour le monde en paroles et en actes. Nous sommes partenaires dans cet appel. Notre mandat est de travailler à la transformation des personnes et des communautés, à la construction de plénitude dans le corps, l’âme et l’esprit. Et nous le faisons avec confiance dans ce que dit Paul dans Philippiens 1: 6, « celui qui a commencé cette bonne œuvre parmi vous la portera à son achèvement par le jour de Jésus-Christ ».

Soyons des partenaires dans l’Évangile. « Que notre lumière brille devant les hommes, afin qu’ils voient nos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient notre Père dans les cieux » (voir Matthieu 5: 16).

Nous le faisons déjà, mais il est temps de penser à ce que nous pouvons faire pour renforcer ce partenariat. Que devrions-nous faire pour le renforcer ?

  • Regarder les différents dons que Dieu nous a accordés en tant qu’église mondiale et corps du Christ
  • Nous efforcer de maintenir le témoignage et le service inséparables dans notre travail
  • Garder notre foi vivante en manifestant l’amour au monde
  • Proclamer la Bonne Nouvelle du salut et servir le monde pour le perfectionnement des saints
  • Être une église qui fait la différence pour atteindre le monde
  • Equiper l’Église mondiale pour être actif dans le partenariat

Que Dieu bénisse son Église. Amen !

Footnotes

1

John Fumana est président du Réseau Anabaptiste Mondial pour la Diaconie (GASN) de la Conférence mennonite Mondiale. Il est un laïc et membre de la Communauté des Eglises des Frères Mennonite du Congo. John Fumana est engagé à travailler avec l’église dans la promotion de l’approche du développement communautaire basé sur les atouts (promotion de la vision, des compétences et de l’ingéniosité des gens pour les aider à atteindre leurs objectifs de développement). Cet essai était une présentation plénière lors de la réunion de la Commission Mission de la Conférence Mennonite Mondiale, regroupant la Fraternité Missionnaire Mondiale, et le Réseau Anabaptiste Mondial pour la Diaconie, à Harrisburg, Pennsylvanie en Juillet 2015.

2

Voir Ronald J. Sider, Philip N. Olson et Heidi Rolland Unruh, Churches That Make a Difference: Reaching Your Community with Good News and Good Works, Grand Rapids, MI, Baker, 2002.

3

Chris Wright, « The Church and Global Mission » [en ligne], Wycliffe Global Alliance, September 2012, http://www.wycliffe.net/missiology?id=2729.